Le somnambulisme vient du latin signifiant « se promener en dormant ». Ce trouble du sommeil profond se manifeste par un action motrice lors du sommeil. Le somnambulisme est un trouble qui se manifeste au stade le plus profond du sommeil, le sommeil lent, non-REM. Classifié comme une parasomnie, ce trouble se caractérise par l'exécution d'activités motrices sans que la personne soit pleinement consciente de ce qu'elle fait, puisqu'une partie de ses fonctions cérébrales restent endormies et qu'elle se trouve dans un état de transition entre le sommeil et l'éveil. C'est pourquoi, le lendemain matin, les somnambules ne se souviennent pas, ou très peu, de ce qui s'est passé pendant la nuit Le somnambulisme est un trouble dont la cause est encore inconnue. Ce que l'on sait, c'est qu'elle se manifeste davantage chez les hommes et que certains facteurs peuvent augmenter le risque de développer la maladie. Le somnambulisme est fréquent chez les enfants, surtout autour de 8 ans. Certaines recherches ont identifié jusqu’à 20% d’enfants somnambules. Cette proportion diminue chez les adolescents, pour atteindre 1% chez les adultes. Il est très rare que l’on devienne somnambule à l’âge adulte sans l’avoir été enfant.
Que fait une personne atteinte de somnambulisme?
Bien qu’elle soit endormie, elle se lève et se met à marcher, généralement pendant quelques minutes. Elle peut effectuer des mouvements simples, comme ouvrir une porte ou descendre des escaliers. Elle ne peut par contre pas mobiliser des souvenirs ou exercer sa réflexion. Elle ne retrouverait pas, par exemple, une clé qu’elle aurait cachée avant de s’endormir. Dans de très rares cas, on a rapporté que des personnes avaient eu des comportements complexes en état de somnambulisme, comme conduire une voiture, diriger un orchestre (en l’absence des musiciens) ou écrire des emails. En général, les épisodes se produisent une ou deux heures après que la personne s'est endormie, durent de quelques secondes à une demi-heure et se terminent lorsque la personne se réveille ou se recouche pour continuer à dormir. Bien que les cas de somnambulisme soient plus fréquents dans l'enfance jusqu'à environ 12 ou 13 ans, les adultes et les personnes âgées peuvent également être touchés par ce type de trouble du sommeil. Il s’agit d’un éveil dissocié, explique le spécialiste. Le somnambule est bien endormi, dans une phase de sommeil profond, mais une petite partie de son cerveau se réveille. En effet, notre sommeil n’est pas un phénomène global. On pense que le coupable du somnambulisme est une mauvaise coordination de nos systèmes de veille et de sommeil. Comme un frein et un accélérateur, notre cerveau dispose de deux systèmes opérant en parallèle. Pour dormir, il faut ainsi que notre système du sommeil soit activé et que le système de veille soit inhibé. Dans le cas du somnambulisme, le «frein» est bien enclenché mais la pédale d’accélérateur ne serait pas complètement remontée. Le somnambule répète presque toujours des actions routinières et stéréotypées sans interférence directe du cerveau, ce qui peut entraîner des accidents. En d'autres termes, il n'est pas rare qu'une personne tombe ou se blesse avec le couteau qu'elle a utilisé pour couper la nourriture pendant une crise de somnambulisme. Il est moins fréquent que les somnambules quittent leur domicile, marchent dans les rues ou conduisent une voiture, par exemple. Cependant, quelle que soit la situation, lorsqu'il se réveille, il est étourdi et désorienté pendant un certain temps, car l'épisode se produit dans un sommeil profond. Il peut aussi réagir avec une certaine agressivité à ces moments-là.
Le somnambulisme est-il dangereux?
Les actions que l’on entreprend lors d’un épisode peuvent conduire à de graves blessures ou à la mort. Une chute, dans les escaliers par exemple, est possible, tout comme tomber d’une fenêtre. Sécuriser son environnement est d’ailleurs la première mesure à prendre pour un somnambule.
Doit-on réveiller un somnambule?
Dans le passé, on pensait que les somnambules ne devaient jamais être réveillés pendant la crise, ou que si quelqu'un leur faisait peur à ce moment-là, ils seraient définitivement guéris. Rien de tout cela n'est vrai. Les somnambules peuvent être réveillés. Le plus grand inconvénient est qu'ils se réveilleront un peu confus, sans vraiment comprendre ce qui se passe à ce moment-là. Les effrayer ne fera pas le moindre bien pour contrôler le désordre. Le mieux est de les ramener tranquillement dans leur lit pour qu'ils puissent continuer à dormir.
Comment traite-t-on le somnambulisme?
Première mesure à prendre: sécuriser l’environnement de la personne somnambule. Il faut donc fermer les portes de l’habitation, les fenêtres, éviter les lits superposés, cacher également les objets dangereux. Si les épisodes de somnambulisme ne sont pas fréquents et que la personne ne s’y met pas en danger, cette sécurisation peut suffire. Notons d’ailleurs que le somnambulisme est un motif de réformation du service militaire, puisqu’il exige de dormir dans des endroits non familiers, à proximité d’armes. Action possible suivante: agir sur les facteurs qui augmentent la quantité de sommeil profond, puisque c’est dans ces phases de sommeil que le somnambulisme apparaît. On recommande donc aux somnambules une bonne hygiène de sommeil, à savoir une quantité suffisante de sommeil et des couchers et des réveils aux mêmes heures tous les jours. Cela leur évite des nuits où ils récupèrent avec davantage de sommeil profond. Il est également important de chercher et de traiter des maladies qui fragmentent le sommeil profond comme les apnées du sommeil ou les jambes sans repos. Le somnambulisme prenant place plutôt au début de la nuit, on peut aussi pratiquer chez les enfants des réveils programmés, soit les réveiller 15 à 20 minutes avant l’heure moyenne de survenue des épisodes de somnambulisme pour éviter qu’ils ne débutent. Répétée, cette méthode peut venir à bout du somnambulisme. L’hypnose ou l’autohypnose, sorte de conditionnement pour la nuit à venir, sont aussi utilisées dans certains centres du sommeil.
Traitement
Le somnambulisme est un trouble du sommeil bénin qui peut disparaître spontanément chez l'enfant. Le traitement n'est nécessaire que lorsque les épisodes sont fréquents et peuvent présenter un risque d'accident ou d'embarras pour le patient. Dans ces cas, il s'est avéré utile de recourir à des médicaments qui combattent les états de tension et d'anxiété et agissent sur la structure du sommeil, parmi lesquels les benzodiazépines et certains antidépresseurs. Les techniques de relaxation et la psychothérapie aident également à contrôler le trouble qui n'est pas encore guéri.